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Michel Tremblay s’incarne dans de nombreux personnages hétéronymes dont les aléas et destinées se rattachent à la problématique personnelle. S’y ajoute souvent le theme de l’écriture et du conditionnement de la créativité. Notre présentation opte pour les oeuvres où les deux axes d’investigations — le double personnel et le double créateur — se croisent de maniere systématique. Il s’agit de l’hexalogie Chroniques du Plateau Mont-Royal (1978–1997) qui, sous la semblance d’une chronique familiale autofictive retrace la naissance du futur écrivain. Dans cette réécriture de Marcel Proust, mais à la troisième personne, l’écrivain ne figure que comme une convergence des autres personnages qui sont emblématiques de la poétique de Michel Tremblay. Parmi eux le cousin Marcel, naturellement doué pour tous les arts, mais qui finira par être interné dans un asile psychiatrique. Michel Tremblay consacre e ce personnage le dernier volume de l’hexalogie, Un objet de beauté (1997), et il y revient dans un roman récent, Le Peintre d’aquarelles (2017). L’analyse tente de dégager les éléments constitutifs de la poétique implicite de Michel Tremblay illustrés à travers son double : catharsis, relation e la réalité, relation à la tradition, inspiration, furor poeticus, folie